Buffles en Zone Humide

Buffles en Zone Humide

e-BUFFLES ET BIO

 

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BUFFLES EN BRETAGNE

 

Le buffle est souvent assimilé à un bovin. Pourtant avec ses 50 paires de chromosomes, il ne peut se croiser ni avec les bovins ni avec le bison qui lui est portant plus proche génétiquement et qui porte le même nom en anglais (buffalo).

 

Il peut sembler paradoxal d’élever des buffles d’Asie en Bretagne dans une région où la mousson reste froide malgré le réchauffement climatique. Pourtant le buffle craint la chaleur car il est dépourvu de glandes sudoripares et il ne peut faire baisser sa température interne par la sueur comme la vache ou l’homme. D’où la recherche de l’eau par le buffle pour se rafraîchir.

 

Par ailleurs le buffle est présent en grand nombre dans les montagnes roumaines et le nord de l’Italie depuis 14 siècles, régions globalement aussi froides, sinon plus, que la Bretagne.

 

BUFFLES EN BIO

 

Le buffle s’adapte à toutes les situations d’élevage. On peut le conduire de façon industrielle comme en Italie où l’essentiel des 250.000 têtes est concentré dans des exploitations de plusieurs centaines d’animaux.

 

Mais, outre la question du bien-être animal, il est dommage de se priver des qualités de débroussaillage du buffle, notamment en zone humide. Il mange à peu près tout, à peu près partout et tire profit des fourrages les plus grossiers peu appréciés des bovins. C’est pour cette raison que nombre d’élevage bovins, en Italie notamment, comportent également des buffles pour manger les refus des vaches. Cette formidable rusticité explique que l’on voie en Asie les buffles bien dodus au milieu de vaches faméliques qui peinent à survivre dans le dénuement de la saison sèche.

 

Rusticité alimentaire mais également sanitaire. Si le buffle est, en gros, sensible aux mêmes maladies que le bovin, il est globalement plus résistant. Il n’est que de constater l’environnement sanitaire des élevages asiatiques pour s’en convaincre. En outre aucun cas d’ESB n’a été répertorié dans le monde sur le buffle alors que dans certains pays comme l’Italie, son élevage industriel et l’alimentation qui va avec, auraient dû produire les mêmes effets que sur les vaches. Dans ces conditions il est assez aisé d’élever des buffles en bio en suivant le cahier des charges bovin puisque l’administration française classe le buffle parmi les races bovines (race N° 20 dans la nomenclature IDE).

 

 

 

BUFFLE ET VIANDE

 

Les quelques éleveurs bretons de buffles à ce jour élèvent l’animal pour sa viande qui est bonne, non seulement de goût, encore que nous sommes là dans le domaine de la subjectivité, mais aussi diététiquement. Elle est moins grasse que la viande de bœuf et plus riche en vitamines et oligo-éléments et  là c’est le résultat d’analyses objectives.

 

Ces qualités gustatives et diététiques assurent un débouché à l’éleveur qui en outre est gagnant au plan de la production. A nourriture égale le buffle grossit légèrement plus vite que le bovin et le rendement de sa carcasse est plus élevé. Outre les différences biologiques entre ces deux espèces animales, le différentiel s’explique par une meilleure capacité du buffle à transformer la cellulose en viande et plus le fourrage est grossier plus la comparaison tourne à l’avantage du buffle.

 

BUFFLE ET LAIT

 

Son lait est au contraire plus riche en matière grasse et en protéine que celui de la vache et plus pauvre en eau. Ceci explique que le jeune bufflon sous la mere grossisse plus vite qu un veau meme s il est generalement plus petit a la naissance. Il sert à fabriquer la fameuse mozzarella mais peut aussi se transformer en tome, beurre, yaourt, glace etc. Du fait de sa grande concentration en matières solides il n’en faut que 5 kg pour fabriquer 1 kg de fromage contre 8 kg pour celui de vache. Pour le beurre les chiffres deviennent respectivement 10 et 14 Kg.

 

Si la fabrication de la mozzarella demande une certaine technicité difficile à atteindre pour le fromager fermier, celle des autres produits permet d’envisager la vente à la ferme.

 

BUFFLE ET TRAVAIL

 

Le buffle est encore utilisé en Asie comme animal de trait mais de moins en moins, à la grande satisfaction des fabricants de tracteurs japonais. 

 

En Bretagne il n’est bien sûr pas question d’utiliser sa force de travail si ce n’est peut-être pour certaines tâches très spécifiques comme le débardage en zone marécageuse. Par contre la grande docilité du buffle permet d’en faire un animal de compagnie. Comme le cheval on peut l’atteler ou le monter, c’est d’ailleurs le grand plaisir des enfants asiatiques, et comme pour le cheval on peut envisager d’en faire un animal de loisirs.

 

BUFFLE ET BIODIVERSITE.

 

Il faut entretenir les zones humides. Les laisser à l’abandon nuit à la diversité de la flore et de la faune. Le buffle est l’herbivore le mieux adapté pour maintenir la biodiversité des  marécages tout en les valorisant au plan économique, sans tomber dans le surpâturage qui irait à l’encontre du but recherché.

 

L 'AVENIR DU BUFFLE EN BRETAGNE

Le modèle agricole breton, on le sait, est en crise faute d'avoir mesuré son impact négatif sur l'environnement, sur l'eau notamment. Le buffle ne sauvera pas à lui seul l'agriculture bretonne (quoi que...) mais il est promis à un bel avenir dans un système d'élevage qui devra s'inscrire dans un mode de développement durable.

 



15/10/2012

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