Buffles en Zone Humide

Buffles en Zone Humide

b-ENTRETENIR et valoriser LES ZONES HUMIDES

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ENTRETENIR ET VALORISER LES ZONES HUMIDES

 

 

PROBLEMATIQUE :

 

Il devient urgent de protéger les zones humides de Bretagne mises à mal par l’urbanisation et l’agriculture intensive.

 

Ces dernières années certaines mesures de protection ont été prises (interdiction du drainage, du remblaiement, de l’épandage de lisier, des traitements chimiques) qui ne suffisent pas à elles seules à empêcher la dégradation des zones humides si utiles à la qualité de l’eau et au maintien de la biodiversité.

 

Pour insuffisantes qu’elles soient, ces mesures sont vécues comme des contraintes par les agriculteurs qui préfèrent laisser leurs terres marécageuses à l’abandon plutôt que de les entretenir. Il s’en suit que ces zones humides sont envahies de chardons et de saules ou plantées de peupliers (un moindre mal ?) qui les assèchent progressivement et les privent de leur fonction bénéfique. Il devient urgent de mieux entretenir les zones humides, mais comment ?

 

ENTRETIEN MECANIQUE

 

Mieux vaut un entretien mécanique que pas d’entretien du tout. La faucheuse passée une fois l’an évite l’enfermement du milieu mais son emploi n’est pas possible partout, en particulier sur des sols non porteurs, et il n’y a plus la main d’œuvre dans les campagnes pour un défrichage manuel.

 

L’entretien mécanique d’autre part tend à favoriser les plantes envahissantes, qui repoussent plus vite et étouffent progressivement les espèces à développement moins rapide au détriment de la biodiversité végétale dans un premier temps et animale ensuite.

 

A l’inverse le broutage régulier maintient l’équilibre entre les espèces végétales et les déjections animales amènent vers et  insectes qui eux-mêmes attirent des batraciens et des oiseaux.

 

ENTRETIEN ANIMAL

 

A priori tous les herbivores d’élevage peuvent entretenir les terrains marécageux mais certains y parviennent mieux que d’autres.

 

Les moutons, chèvres et chevaux supportent mal de rester longtemps les pieds dans l’eau. Les vaches s’en sortent un peu mieux. D’ailleurs, il y a encore quelques décennies, on les mettait dans les prairies marécageuses en été pour qu’elles les entretiennent. Par contre, en hiver, les sols gorgés d’eau n’étaient en général pas suffisamment porteurs pour leur éviter de s’embourber.

 

Dans ces conditions il n’y a guère que le buffle d’eau, et il porte bien son nom, qui soit parfaitement adapté à l’entretien des zones humides. Non seulement il ne craint pas l’humidité mais il passe dans des endroits où les bovins s’enliseraient. En outre il supporte le froid, protégé par la couche de graisse qu’il a sous la peau et qui lui permet de passer l’hiver en plein champ.

 

LE BUFFLE DEBROUSSAILLEUR RUSTIQUE

 

Les terrains marécageux ne sont pas réputés pour la qualité nutritive de leur végétation, ce qui explique en partie leur délaissement par les agriculteurs d’aujourd’hui qui préfèrent semer des pâtures dans des parcelles labourables. Les buffles se contentent des fourrages grossiers comme les chardons ou les pousses de saule qui prospèrent dans les marais et qui ont tendance à étouffer le milieu. Non seulement ils s’en contentent mais ils les recherchent car ils en ont besoin pour assurer leur transit intestinal et comme ils transforment mieux la matière ligneuse en viande que les bovins, ils grossissent aussi vite, voire plus, que ces derniers avec une ration alimentaire réputée moins riche.

 

Les propriétaires de zones humides, tenus d’y faucher chardons et autres plantes indésirables auraient intérêt à les donner en pâture à des animaux comme les buffles d’eau qui sont adaptés à ce milieu et qui sont particulièrement dociles. Outre cet entretien « gratuit » qui préserve l’équilibre écologique du milieu, les éleveurs valorisent financièrement  ces zones réputées non rentables.

 

UN OBSTACLE , LE MORCELLEMENT DES ZONES HUMIDES

 

Lors du remembrement, les terres les plus pauvres au plan agricole comme les landes ou les marécages ont été réparties entre les différents agriculteurs d’un secteur avec le résultat que chacun d’entre eux n’en possède qu’un faible pourcentage de son exploitation, pas assez pour envisager une production spécifique à ces lieux, d’autant plus que ces milieux fragiles supposent un mode d’élevage extensif (pas plus d’un animal à l’hectare).

 

La Bretagne est pourtant l’une des régions comportant le plus de zones humides qui sont autant de lieux à protéger et à valoriser grâce entre autres à l’entretien animal mais cet objectif ne pourra être atteint qu’en regroupant les terres concernées et en y mettant des bêtes en commun à plusieurs, sans parler des incitations financières qui doivent accompagner une agriculture respectueuse de l’environnement.

 

DES SOLUTIONS

 

Pour le particulier ou l’agriculteur qui souhaite seulement entretenir quelques hectares de zones humides, le buffle d’eau est l’animal approprié pour ce faire avec toutefois la contrainte temps liée à la surveillance des clôtures qui peut faire hésiter le professionnel qui peut difficilement s’éparpiller entre différentes activités.

 

En constituant un troupeau commun à plusieurs agriculteurs, le temps consacré par chacun  d’entre eux à l’atelier buffles s’en trouverait divisé d’autant.

 

Un troupeau commun ne peut s’envisager que s’il est allaitant. En cas de production laitière il semble préférable de rester en exploitation individuelle en sachant que les buffles s’accommodent bien du voisinage des bovins. En Italie de nombreux élevages sont mixtes, le schéma classique est de 300 vaches laitières plus une centaine de bufflonnes pour la production de fromage dont la fameuse mozzarella.

 



14/10/2012

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